vendredi 31 mai 2013

Il me faudra ...


" Il me faudra, comme l’homme sauvage
Arracher au temps des battements d’ailes usés
Lambeaux de vie au crépuscule des landes
Ce soir, je bois
Je m’abreuve au désespoir des candélabres
Langues de feu au pentacle de Renaissance
Oserez-vous, Passeur de l’ombre
Réveiller vos odes aux verges d’or
Eclats de vie disséminés aux langues vierges encore
Et le terre oscillait aux berges d’avenir
Tremblements enroulés au vertige des tempêtes
Et le vent
Ah, ce vent du nord qui aimait à me mordre
Et comme s’enorgueillissaient les flots
Au tréfonds des entrailles
Murmures de pavots aux franges de nuit obscure
Nuit d’étrange au seuil de l’absence
L’absence, c’est l’œuvre moins la présence
Car tu t’es dissoute, Présence
Aux bras des hésitations
Au creux de ta substance et des muscles froissés
Il est des horizons qui n’ont cure d’inquiétude
L’inquiétude est nourriture des faibles
Et j’irai de concert au ventre des engagements
Il est au grenat des regards une silhouette amie
Ferme les yeux
Ferme les yeux et ose ce grenat
Goût sucré à l’envers du décor
Et se réservent aux pages de pierre
Des signes transmutés
Caresse des trônes aux parois minérales
L’angle se glisse et froisse les particules figées
Battements d’ailes au marbre des linceuls
Montent aux cieux ces signes esquissés
Se creusent au ventre ces sillons encrés
Fraîcheur de nacre inversée
Aux labours de l’Amant
Amples sont les vaisseaux
Ample est la couche
Et j’irai de brume aux cils d’un regard fatigué
Ennoblir d’un cri la semence endormie
Fragile et terrible sera ce cri de jouissance
Le corps se lie d’alliance aux torsions des cités englouties
Je témoignerai debout à l’enceinte des offrandes
Torche incendiée à ton soupir
Là où la grève se dérobe
Source libérée au périple d’une boucle offerte
Il est au Vent du Nord, des litanies apprises
Broderie de soufre aux souffles des marées
Ecume opaque au sperme de Dieux déchus
Lune pleine qui se noie aux étreintes des Aimants
Il me faudra, comme l’homme sauvage
Avoir audace de foi
Livrer aux lits défaits des étals délaissés
Oser là, au cœur de ce désordre
Le silence des abandons
Promouvoir au creux des vagues
La muétude des voiles
Orage
Fille de l’orage
Aimer à nouveau
Et fleurir de sève
Le secret des houles
Aller alors ton corps
Et ambrer d’une chiquenaude
Les plages retrouvées
… "
Et j'affirme que tout cela est vrai
...

mardi 7 mai 2013

Dans les pas de Goethe ...



Goethe se sentait habilité à considérer les idées qui se formaient en lui lorsqu'il regardait les choses de la nature comme un résultat de l'observation, au même titre que la couleur rouge d'une rose. Pour lui, la science était un résultat de l'observation empli d'esprit, et néanmoins objectif. Il se sentait vivre, avec son esprit, au sein même de la nature. Il n'a jamais douté du fait que c'est la nature elle-même qui exprime son essence en tant que contenu de l'esprit humain, pour peu que l'homme se place avec elle dans une juste relation. Pour Goethe, quand l'homme parvient à savoir, c'est alors l'être de la nature qui vit en lui. Dans le savoir humain, c'est donc l'être même de la nature qui se révèle. Le processus de la connaissance n'est pas, à ses yeux, la simple reproduction formelle d'une réalité qui se cacherait dans la nature. Non, connaître, c'est amener réellement à se manifester quelque chose qui, sans l'esprit humain, n'existerait pas. Et pourtant Goethe n'en conçoit pas moins l'esprit comme le véritable contenu de la nature, parce que la connaissance est pour lui une immersion de l'âme humaine dans la nature. Goethe voulait une science qui implique l'homme tout entier, comme l'art le fait aussi d'une autre manière. "
Rudolf STEINER



" La forme goethéenne est un processus, un principe et une énonciation car c'est aussi dans l'interpellation permanente et le dialogue avec ce qui l'entoure qui change sans cesse et qui lui est étranger que l'homme est proprement humain "
La musique comme parole des corps, Boris Schmoezer, André Souris et André Boucourechlier

lundi 6 mai 2013

Qui nous dira le mystère du monde ?


Apprendre à créer,  recréer en nous la plante en son évolution, ne pas s'arrêter au figé de l'instant ... Suivre les pas de Goethe et sourire d'intériorité ...

" L'entité générale de la plante ne peut être appréhendée que si l'on parvient à comprendre, à partir de chaque manifestation sensible, ce qu'est son devenir et comment elle se développe ...
Il est fait appel en nous à une activité productive nous permettant une prise de conscience du devenir et de la vitalité interne, dans ses métamorphoses, de l'être végétal en formation.
Dans ce processus intérieur, la représentation reçoit l'impulsion de la faculté imaginative.
Nous nous mouvons entièrement dans la contemplation intérieure, et ce que nous saisissons alors, nous en appréhendons en même temps les lois
... "
Le règne végétal et la plante primordiale de Goethe, Ernst Michaël Kranich                 




dimanche 5 mai 2013

Retour en intime ...



L'exposition est à présent en place ...
De bien belles rencontres lors du vernissage, de la découverte d'une coloration d'une région à des moments de complicité et de rires, de fatigue lors de la mise en place des tableaux et poèmes ...
L'oeuvre vit à présent son propre chemin, je suis déjà ailleurs, de retour au Cabinet des Curiosités, du plaisir de retrouver une étude libre et poétique ...
J'écoute Amy Winehouse
http://youtu.be/6R_1Y_v14I8
Quelque chose du soleil, de la flamboyance et tristesse du soleil fait irruption 
...
J'ai trouvé ce matin, en chinant, un livre écrit par un disciple de J-H Fabre 
...
Je l'ouvre au hasard 
" Il n'y a rien d'insignifiant, et ce qui fait sourire le monde ou l'amuse, souvent fait penser et réfléchir les sages ...
" Rien n'est petit dans le majestueux problème des choses; nos aquariums de laboratoire ne valent pas l'empreinte laissée dans l'argile par le sabot d'un mulet, lorsqu' une ondée a rempli l'humble cuvette et que la vie l'a peuplée de ses merveilles ," et le fait le plus infime que le hasard nous offre, sur le sentier le plus battu, est susceptible d'ouvrir d'aussi immenses perspectives que tout le grand ciel astral "
...
Combien me parlent ces mots ...
Combien j'aimerais sonder l'intime de chaque parcelle de ces insignifiants, de cette immensité des touts et des riens ...
Il me faudra désormais éveiller d'avantage encore mon observation, décupler au moins chacun des sens, oublier toute connaissance pour aborder en un premier temps, vierge de toute influence la moindre rencontre, y ciseler doucement mais surement une empreinte artistique ...
Aller curieuse et libre en l'immensité d'une flaque d'eau, dialoguer au ciel et humecter en une découverte ennoblie les parcelles d'embruns posées à même les lèvres, frissonner aux rires des oiseaux, me taire aux bâillements d'insectes, soupirer aux flottements de pétales , me coucher au chevet des pierres, rouler la mousse et flirter au détour d'une impasse avec les frôlements d'herbe , rêver aux champs labourer, murmurer des berceuses aux enfances de nuage ...
Aller et aller encore de par le monde 
...
Doucement
 ...
Aimante
 ...
Simplement 
...
Profondément femme 
...