lundi 31 décembre 2012

Septième Nuit Sainte ...


Du 29 au 30 12 2012 : Quand le Golden yellow - vert rejoint les Golden Yellow et le Transparent Ocre, les Terre de Sienne brûlée, Orange, Vermillon, Carmin, Magenta ...
La septième nuit voit cette rencontre s'opérer ..
Il est le 31 décembre, à 21 heure 49 , une migraine m'a tenue loin des écrans ce jour ..
.J'en dirai peu de mots, une migraine comme une rupture de tension intérieure ...
Peut-être est - ce cela cette approche du 1er janvier, de cette double tête de Jean, tournée à la fois vers le Passé et vers le Futur ...
Les couleurs d'origine sont un peu " salies " par le vert posé, quelque chose d'un brouillard un peu brun flotte ..
.Je verrai lors de la pose du viridian de cette nuit  ...
Juste pour l'instant, aller la lenteur et ne rien brusquer ... 


dimanche 30 décembre 2012

Sixième Nuit Sainte ...


La 6ème nuit voit les  Golden Yellow et Transparent Ocre rejoignent les Terre de Sienne brûlée, Orange, vermillon, Carmin, Magenta ... 

"Nuit du 29 au 30 décembre 2012 : le Golden yellow et Transparent Gold Ocre ont rejoint les Terre de Sienne brûlée, Orange, vermillon, Carmin, Magenta ...
Et d'énumérer ainsi les tons, je revis à chaque fois les étapes et émotions mais cette nuit, il s'en est fallu de peu que tout ne sombre ; j'avais opté pour un Jaune Cadmium : assassin, d'une opacité qui tuait tout le reste ...
 Bon, j'ai beau me dire que je respecte le chemin que je me suis tracé, faut pas exagérer quand même ...
 Alors, d'effacer au White Spirit cette couche mortifère , un peu d'autres voiles s'en sont allés aussi ...
 Peu importe, je me suis sentie revivre à cet instant même ... et là, le voile ocre semble dorer un peu les rouges ...
 Demain me dira à la lumière du jour ... Dehors, il pleut, je viens d'ouvrir la porte car les vapeurs d'huile et de white sont prenantes en ce petit espace qui est à la fois pièce de vie et atelier ...
 Cette pluie et la fraîcheur entrante me vont bien, elles viennent habiller la mélancolie qui est mienne cette nuit ..." : écrit cette nuit juste après avoir vécu l'expérience du Jaune ...

"Je suis revenue ici …
En ce pont grisant qui transperce les flots
L’errance m’a menée loin
 A des lieues et des lieues de vos rivages
Et ce sont voiles colorés qui m’ont guidée de nuit
J’ignorais alors leur invisible dessein
Et c’est tristesse en mon âme
Comme de jeter au loin les habits de parade
Je me tiens nue en ces eaux troublées
Les ans ont agi de concert, imperceptiblement, sûrement
Bas les masques, que s’éveille un vent de tempête
Celui-là même qui me donne chair et ravive mon esprit
Que dansent les voiles aux cordages dépareillés
Le cap sera d’instinct et les routes d’écume
La mélancolie cette nuit me donne envie d’envol
J’ouvrirai mes ailes aux mâts de misère
M’inventerai des rivages incertains
Bas les masques, que se lève un vent de franchise
Je me poserai en ce pont et laisserai couler les larmes
Une mèche rebelle aux coiffures figées
Que ferai-je, femme vieillie aux parois du destin
Que viennent à moi les miroirs de Vrai
Que s’osent les reflets d’or et de gris
Que se répudie le songe s’il n'est de chair
Il est temps de réveiller les mues
Que se lève le vent aux frissons d’un temps neuf
Les voiles se sont hissés, de Magenta, de Carmin, de Vermillon et d’Orange
Songes encore d’un passé d’au-delà
Le Terre de Sienne brûlée a retourné le passé en présent
Que soufflent des Vents nouveaux aux promesses à construire
Le Jaune s’est insinué, assassin, opaque, castrateur
Je me suis réveillée d’une mort préméditée
Ai osé la révolte et effacer les oracles
Que se lève un Vent de Liberté,
Que gronde l’Océan aux coffres ouverts
Je préfère à la promesse d’un soleil aveuglant la sueur d’une terre d’Ocre
Que se voile cet astre trop tôt né
Je tourne la face et en saisirai ce qui me sied
Je n’ai qu’à faire de vos éclats et vos modèles assis
La femme vieillissant ouvre la cape et agite ses ailes
L’oiseau est d’envergure, le vol assuré
Le doré du ciel se souvient des Mystères
Renaissent des Temples secrets les promesses avortées
Le miroir n’a de tain, il reflète l’intérieur
Que se lève le Vent des Humbles
Il parle aux oiseaux et s’invite à nos tables
Et c’est Vent d’allégresse au Devenir des Hommes
La Solitude ce soir me sera pierre à rouler
Je retournerai la tristesse de l’intérieur et entonnerai un chant de grâce
Que gronde Eol aux cœurs des soupirants
Je tendrai l’oreille aux frémissements des marées
Il est en l’Océan des Vaisseaux solitaires
Que danse ce Vent nouveau aux jupes de toile
Que se gonflent les dentelles des voiles mouillées
Il est aux Vaisseaux solitaires des Amants audacieux
Et j’irai silencieuse à vos tables oubliées
Il est des gestes fous aux repas des Noces désertés
J’oserai un Vin nouveau au granit des sureaux
Que fermente la sève aux tonneaux des noyés
L’Océan entonne un chant d’outre-tombe
Et c’est chant oublié aux épaves endormies
La femme d’âge s’aventure en ces lieux
Elle soulève les vagues et renverse les linceuls
Il est aux Vents des Morts des sons à inventer
Que se lèvent les voiles à l’apocalypse des Justes
Et c’est astre renversé aux sourires édentés
Et c’est cohorte d’Hommes et de Femmes aux cérémonies improvisées
La Femme cette nuit retrouve ses mots
Il est au recueil des nuits des renaissances inattendues
Et j’irai seule encore aux faîtes des écumes salées
Brandissant le lys aux fragrances des algues
Je me draperai d’or et de corail
Amante encore d’une promesse à venir
… "


Voici le Jour à présent et une autre rencontre avec la toile, complémentaire, une expansion de point de vue ...
J'ai souvenir de la lutte et de l'enjeu de cette nuit et ces moments de retournement me sont baume au coeur ...Longtemps aussi que je n'avais écrit, l'écriture naît souvent comme une explosion, comme un trop plein se frayant irrémédiablement chemin au-delà de ma volonté ...
J'en ressors souvent soulagée, épuisée, guerrière debout ...
Cet enjeu du Jaune, ce choix d'intervenir au-delà du prémédité m'est salvateur ...
Garder toute liberté face à la " Tradition " à l'école du poser et du Peindre ...
Il m' est en tout acte de créer quelque chose de la transgression , à la fois fascinée du Savoir faire des Anciens et cette impulsion qui est mienne de défaire, triturer, malaxer, poser et ôter qui me tient au corps, à l'intuition ...
C'est celà de moi que j'ai laissé parler hier, c'est cette intimité avec la toile qui me donne l'audace de briser carcans et "recettes " pour chanter l'expérimentation ...
Conjuguer cette individualité avec ce chemin méditatif sur les Nuits Saintes m'offre de nouvelles destinations ..
. Et de repenser au temps où j'écrivais des icônes et cherchais ma propre expression de spiritualité ..
. J'ai délaissé les modèles écrits et suis allée mon propre chemin, hors toute église loin de tout dogme car à mes yeux, le religieux se vit en intime, en expansion, en bouquet libre, je n'ai cure des Eglises et des appartenances ...
Mon monde est ailleurs, bien au-delà, bien au-dedans ...
La couche ocrée de cette nuit brille doucement comme un murmure pudique, la lumière du jour s'y accroche ci et là ...La communication est créée , le lien bien présent ...
Et j'affirme , qu'ici, maintenant, ailleurs et dans mille ans, celà est vrai ... 

Cinquième Nuit Sainte ...


La cinquième nuit voit le Terre de Sienne rejoindre les Orange, Vermillon, Carmin Magenta ...
C'est le moment où les formes qui à l'origine étaient collées se fondent avec le fond ...
Est-ce cette harmonisation qui amène quelque chose de l'apaisement en moi ?
En posant cette nuit le Terre de Sienne brulée, je sentais monter de l'intérieur comme un chaleur douce, comme une sensation rassurante et de paix ...
Le Rouge des origines se donne encore à lire, l'on sent la force du volcan mais un feu dormant, en dormance, toujours vivant et bienveilant, veillant ...
L'envie viendrait à ce stade de diriger un peu plus ce qui se passe sur la toile, de décider ou poser ombre et lumière mais j'ai envie de continuer à suivre le cheminement que j'ai choisi pour ces 12 nuits saintes et à poser un à un les voiles colorés , en acceptation ...
J'imagine déjà les diverses possibilités qu'offre cette superposition de voiles en acte ' d'enlèvement " ... Peindre étant pour moi autant poser qu'enlever ...
A nouveau, me voilà imprimant à mon impulsivité quelque réserve et j'aime cet exercice auto-imposé ...
Se passe ici quelque chose de l'incarnation, de la venue sur terre , de la descente sur une terre en sommeil, en veille ...


Quatrième Nuit Sainte ...


La quatrième nuit voit l'orange rejoindre les Vermillon, Carmin et Magenta ...
Et ce voile orange passe peu à peu au-devant, recouvrant délicatement les espaces plus foncés ...
Mon âme s'habitue peu à peu à ces " Meurs et devient " et même si une certaine nostalgie demeure, quelque chose de la Confiance s'installe ..
.Cette confiance d'avoir choisi librement un processus et de l'expérimenter jusqu'au bout ...
Alors, je vais mon chemin, paisible ( le temps me l' a appris ) et déterminée, de cette détermination douce des simples ...
Qu'est ce voile qui passe au-dessus ?
Comme une annonce de changement qui se précise, de renversement, comme une incarnation qui se veut plus présente ...
Je garde en mémoire les étapes précédentes et n'ignore pas que même si elles ont quitté la scène du directement visible, elles participent à ce qui s'opère au présent , en présence ...
Ci et là quelques murmures colorés de ces étapes mais malheureusement, la photo ne me permet pas de vous partager ces subtilités , je ne peux que les évoquer, essayer de les décrire peut - être ?
Qu'en dirai-je ?
Je parlerais d'éclats, de lumière du dessous qui paraît encore ci et là, douce vibration, suggérée, qui demande l'intimité du proche pour se dire ...
L'orange lui, en venant au devant offre plus une lumière extérieure qu'intérieure, du moins dans le contexte où il se trouve ici même ...
Et je me dois de me rappeler que la base de ce cheminement n'était pas vierge mais nourrie déjà du " chaos " , assemblage déchiré d'empreintes de fougères sur papier, avec ses ombres et clartés  ...
Alors là, je vais, riche du souvenir et dans l'attente de ce qui sera ...Dans un présent suspendu ...

Et j'affirme que tout celà est vrai , ici en ce 28 décembre 2012 à 12 heures 09 ... 

Troisième Nuit sainte ...


La troisième nuit voit le Vermillon rejoindre le Magenta et le Carmin …
Et je me dois de réfréner mon envie de grand changement …
 C’est fou ce que chaque étape m’apporte d’imprévisible, je peins la nuit, sachant bien que là, au cœur des ténèbres, à la lueur d’une lumière artificielle, je n’ai pas accès à la couleur indemne de toute influence extérieure mais de toute façon, quelque soit le moment de communication avec l’être de couleur, nous sommes d’ores et déjà sous l’influence de la lumière qu’elle soit naturelle ou artificielle …
 Ne pourrions – nous donc pas y plonger en bain tout notre être, la recréer à l’intérieur, vierge de toute influence et me voilà à penser aux aveugles qui n’y ont pas accès visuellement …
 D’autres manières peut-être, je ne sais …
J’étais donc là, cette nuit à poser cette couche de vermillon et à sentir en moi monter un certain énervement à ne pas voir de changement radical … 
Belle prise de conscience !!! Me voilà parlant et dissertant de voiles colorés et attendant  des changements  brusques …
Juste un moment de recentrement, de recueillement intérieur  et je retourne la situation de l’intérieur : accepter, voilà à nouveau le mot clé : accepter cette lenteur, cette subtilité, ce murmure de tonalité …
 Une paix s’installe alors mais je n’en suis qu’au début des surprises car sans cesse en cette étape, je passe de l’extérieur en l’intérieur : le Vermillon recouvre à la fois l’ombre et la lumière des papiers de base, comment jongler avec cet incessant va et vient ?
 Comment faire parler et l’un et l’autre ? Doucement, délicatement, avec gentillesse ai-je envie de dire …
Et là, en ce moment présent, à mes côtés, un paysage qui à nouveau évolue …
 Le monde des songes  se doit de mourir à lui-même pour que le présent physique se dise …
Je ne peux pas dire que je n’en ressente pas quelque tristesse : accueillir à nouveau ce qui est là et garder espoir en ce qui sera …

Et j’affirme que là, ce 27 décembre 2012 à 9 heures 34, tout cela est vrai …


Les douze nuits saintes ...


Je me demandais comment accompagner cette année les 12 nuits saintes ... La réponse vient de m'être donnée par un tableau commencé hier, fait de fragments d'empreintes de fougères ... encore chaotique par sa forme et c'est ce chaos lui-même qui m'a inspiré le chemin qui serait lien ... A chaque nuit, un glacis, une aurore de lumière ... Nuit après nuit, jusqu'au 6 janvier ... Je ne sais ce qu'en sera le résultat, juste vivre le processus et accueillir ce qui naîtra ...



La première nuit est se colore de Magenta …
 Il m’a fallu mettre en œuvre une volonté douce pour ne pas faillir à cette première étape, la fatigue hier était au rendez-vous, j’ai contourné cet état ou plutôt m’y suis alliée, le voile de magenta s’est posé doucement, délicatement, sans préméditation .
 A mon réveil, ce matin, il était là…  
Il est à présent  16 heures 45 et il y est toujours modulant avec la lumière ambiante, offrant au fur et à mesure du jour de multiples lectures .. ; Le tentation était à l’aube de relire les notes sur les nuits saintes ou les textes de Liane Collot d’Herbois sur le Magenta et puis, la notion de silence s’est invitée … surtout ne rien lire, ne rien imposer, ne rien projeter … 
Vivre ces présences en roue libre … 
Je vis donc depuis le réveil en cette couleur en ces formes , écho de la préhistoire qui ci et là s’invitent …
 Voilà bien là le premier étonnement : je ne pensais pas en entamant ce cheminement que le voile posé se vivrait non seulement au présent de la pose mais se prolongerait pendant le jour … 
Ce bain de Magenta flotte en la pièce , au moment où j’écris ces mots, il est là, à ma droite, gardant une certaine distance car il s’agit bien là de cette tonalité, qu’elle s’offre et se retient tout à la fois …
 Et cette réserve invite je ne sais pourquoi à une certaine rêverie, cet insaisissable donne à lire quelque chose du lointain, de l’extrêmement lointain, un langage d’un autre temps et pourtant intimement lié à la gestation …
 C’est le moment où les mots coulent d’eux-mêmes, se déploie face à moi quelque chose des temps anciens, du murmure de l’humanité, de ce temps où l’humanité songeait encore, plongée tout entière en cette atmosphère gestationnelle et c’est comme – ci visages et formes animales, végétaux entrevus flottaient, glissaient en un tableau onirique …
Et j’affirme que tout cela m’est vrai …




La seconde nuit voit le Carmin rejoindre le Magenta …
L’ambiance change du tout ou tout, l’on passe du songe à l’intensité, les ombres se disent de plus en plus, quelque chose de la passion et du sang de la gestation auréole les contours …
 Une autre tonalité, d’autres lectures et je ne sais si la clarté qui transparaît provient du Magenta d’origine ou des nuances de Carmin … Les chemins de couleur gardent une part de leur secret, règne néanmoins ici quelque chose de la vibration …
 Il y a à chaque fois dans cette démarche choisie quelque chose du deuil à effectuer : laisser aller la couleur qui reposait sur la toile pour lui adjoindre un nouveau voile coloré, accepter la mort de certaines zones, de certaines qualités pour en accueillir d’autres, encore inconnues, inattendues … 
Et savoir que cela sera ainsi chaque nuit : garder intacte la paix face à ce qui meurt pour accueillir ce qui devient avec confiance, surprise, abandon, presque …
Et tout à coup, cette révélation intérieure que la sève est le sang des plantes, sont-ce les empreintes de fougères qui m’entraînent vers cette interprétation ?
Une nouvelle expérience aussi est celle de poser ici, mes ressentis face aux tonalités, sans soucis d’exactitude ou de correspondance de ce qui se dit ou s’est dit sur la nature de ces couleurs, oser être ici et maintenant moi-même face à se qui se donne à lire …
Et j’affirme que là, en l’instant, tout cela est vrai …





samedi 29 décembre 2012

Je suis revenue ici ...


Je suis revenue ici …
En ce pont grisant qui transperce les flots
L’errance m’a menée loin
 A des lieues et des lieues de vos rivages
Et ce sont voiles colorés qui m’ont guidée de nuit
J’ignorais alors leur invisible dessein
Et c’est tristesse en mon âme
Comme de jeter au loin les habits de parade
Je me tiens nue en ces eaux troublées
Les ans ont agi de concert, imperceptiblement, sûrement
Bas les masques, que s’éveille un vent de tempête
Celui-là même qui me donne chair et ravive mon esprit
Que dansent les voiles aux cordages dépareillés
Le cap sera d’instinct et les routes d’écume
La mélancolie cette nuit me donne envie d’envol
J’ouvrirai mes ailes aux mâts de misère
M’inventerai des rivages incertains
Bas les masques, que se lève un vent de franchise
Je me poserai en ce pont et laisserai couler les larmes
Une mèche rebelle aux coiffures figées
Que ferai-je, femme vieillie aux parois du destin
Que viennent à moi les miroirs de Vrai
Que s’osent les reflets d’or et de gris
Que se répudie le songe s’il n'est de chair
Il est temps de réveiller les mues
Que se lève le vent aux frissons d’un temps neuf
Les voiles se sont hissés, de Magenta, de Carmin, de Vermillon et d’Orange
Songes encore d’un passé d’au-delà
Le Terre de Sienne brûlée a retourné le passé en présent
Que soufflent des Vents nouveaux aux promesses à construire
Le Jaune s’est insinué, assassin, opaque, castrateur
Je me suis réveillée d’une mort préméditée
Ai osé la révolte et effacer les oracles
Que se lève un Vent de Liberté,
Que gronde l’Océan aux coffres ouverts
Je préfère à la promesse d’un soleil aveuglant la sueur d’une terre d’Ocre
Que se voile cet astre trop tôt né
Je tourne la face et en saisirai ce qui me sied
Je n’ai qu’à faire de vos éclats et vos modèles assis
La femme vieillissant ouvre la cape et agite ses ailes
L’oiseau est d’envergure, le vol assuré
Le doré du ciel se souvient des Mystères
Renaissent des Temples secrets les promesses avortées
Le miroir n’a de tain, il reflète l’intérieur
Que se lève le Vent des Humbles
Il parle aux oiseaux et s’invite à nos tables
Et c’est Vent d’allégresse au Devenir des Hommes
La Solitude ce soir me sera pierre à rouler
Je retournerai la tristesse de l’intérieur et entonnerai un chant de grâce
Que gronde Eol aux cœurs des soupirants
Je tendrai l’oreille aux frémissements des marées
Il est en l’Océan des Vaisseaux solitaires
Que danse ce Vent nouveau aux jupes de toile
Que se gonflent les dentelles des voiles mouillées
Il est aux Vaisseaux solitaires des Amants audacieux
Et j’irai silencieuse à vos tables oubliées
Il est des gestes fous aux repas des Noces désertés
J’oserai un Vin nouveau au granit des sureaux
Que fermente la sève aux tonneaux des noyés
L’Océan entonne un chant d’outre-tombe
Et c’est chant oublié aux épaves endormies
La femme d’âge s’aventure en ces lieux
Elle soulève les vagues et renverse les linceuls
Il est aux Vents des Morts des sons à inventer
Que se lèvent les voiles à l’apocalypse des Justes
Et c’est astre renversé aux sourires édentés
Et c’est cohorte d’Hommes et de Femmes aux cérémonies improvisées
La Femme cette nuit retrouve ses mots
Il est au recueil des nuits des renaissances inattendues
Et j’irai seule encore aux faîtes des écumes salées
Brandissant le lys aux fragrances des algues
Je me draperai d’or et de corail
Amante encore d’une promesse à venir

samedi 23 juin 2012

Il est au Cabinet des Curiosités ...




Jadis, s’ouvrait aux entrailles cramoisies
Un antre de Dieux déchus
Cerneaux de failles aux seins dévoilés des vierges
Pas effrayés aux traverses évanouies
Je repends la Mer
Océan d’encre au détour des destins
Et il est au ciel une carte improvisée
Planisphère mouillé aux vertus réservées
Et les feuilles rouillent aux algues alanguies
Sermons dissimulés au vélin des seiches
L’odeur est acre en ces tisons noyés
Ivresse de vitraux aquatiques aux tréfonds des abysses
Le sel se joue des lys tailladés
Il ouvre à cru l’entre-deux des passages interdits
Et c’est là que je m’engouffre
Il est aux paysages envoûtés des portes grandes-ouvertes
Je pensais parcourir le monde
Il est en mon sein de grands vents dissipés
J’ouvre de l’intérieur le grimoire des cellules muettes
Je descelle d’une chiquenaude l’empire des athanors vermoulus
L’os des mendiants a un goût de pêche
Comme au solstice des timbres miniatures
L’immensité du monde offerte
Entends-tu résonner au loin le rugissement des fauves
L’Océan abrite en son corps une jungle défaite
Et je passe doucement le seuil des égarés
Je viens de mon enfance et de ces solitudes apprivoisées
J’irai désormais au centre des vestiges dissimulés
Il est aux silences déchus des couronnes de Souverain
Qu’un coup de reins, ma foi, ne saurait destituer
Aux Dieux de l’abîme, le sursaut serait prompt
Equinoxes oisives au croisement des chemins
Et au-delà encore sont les poudres de squelettes broyés
Mines occultes de passés réformés
De grands itinéraires avalés aux gueules des lions
Hampes rougeoyantes au plaisir des jardins
La grille s’émeut au minimalisme des Mers
Floraison aléatoire aux statuaires ensevelis
Il est aux mémoires de pierres des foisonnements éblouissants
Et je ne sais s’ils sont de beauté ou de laideur
Peu m’importe d’ailleurs
Le laid n’a de prix que dans l’œil des voyeurs
Les visionnaires, eux, connaissent la saveur des trésors ensevelis
Et je lève la torche en cette sous-marine épopée
Les chevaux s’impatientent aux paddocks des ancêtres
Passe cet homme aimé, la rose à la boutonnière
«  Vive le vent, vive le vent d’hiver » …
Clin d’œil furtif au grand ventre de coke
Le coke en ce temps – là avait la noirceur des mines
Poudre calcinée aux pages vierges des romans
Et c’est un songe en mer comme jamais encore il n’en fût
L’encre dissimule les bustes d’émeraude
Courbes audacieuses aux urnes stériles
Je lance aux flots l’amertume des regrets
Poussière d’or au Miroir céleste
J’arpente désormais les artères de mon corps
Flux et reflux elliptique d’un univers inversé
Cabinet curieux à se dire et se dédire
Etonnement incessant aux verticalités insoumises
Marbre opacifié aux failles apprivoisées
Il est aux Chants de Mer des Audaces océanes
Et c’est frémissement en mon âme que ces apnées dissimulées
Lenteur apprivoisée aux immobilités imposées






dimanche 27 mai 2012

Je suis venue de nuit ...


Je suis venue de nuit distiller ton errance
Réveiller aux mémoires des solitudes apprises
Argumenter de chiffres de salvatrices répulsions
Parures d'éternité aux silences dissimulés
Luxure d'or aux fragrances abyssales
J'ouvre alors le Grand Livre des promesses endeuillées
Secoue d'un geste rédempteur les poussières ailées
L'ombre a pour l'heure  des désirs de marbre noir
La griffure des plumes en caresses insolites
Le parchemin se souvient de la vie ôtée
L'encre se remet à peine d' amours sépiacées
Ivresses d'algues aux lits d'outre -tombe
Murmures - océans aux psaumes millénaires
Divergence obligée aux lendemains brumeux
...
Aube nourricière au sous-venir d'embrun
Il est aux vagues figées des paysages inédits
Arrêter le temps et suspendre le sel
Les pratriciennes sont venues vêtues de prusse et d'écume
Auréolées d'amertume et de lichen ambré
Devines-tu au détour des échos ces chants de sirènes échouées
Procréation avortée aux falsifications des cartes
Et je me relèverai, héritière étonnée de ces noces insolites
 Miroir sans tain d'un ciel obscurci
Il est aux Tours de Babel incendiées des Pentecôtes virginales
Les mots se souvenant de pierres  d'effroi et de sable carmin
Aux ailes des colombes des échancrures de dentelles souillée
Viendra la Grande Crainte des sécheresses et des Veuves
L'Océan en agonie de mémoire diluvienne
Larmes de Dieux en  reflets de nacre
Errance de perles aux fermetures minérales
...
Aurore promise au parvis de cathédrales éteintes
Fissures gravées de vagues destinées
Et je serai d'algues sombres et de morne tourment
D'aspiration mouvante et d'alliance secrète
Psaumes d'émeraude aux encolures à venir
D' ébauche -espoir et de transhumance infligée
...



samedi 12 mai 2012

Il est aux fissures d'Amour de plume ...



Il est aux fissures d’Amour de plume
Des échancrures inédites
Des mots à disséquer
Et l’épousée elle-même sort de la chambre nuptiale
Elle tourne avec méthode les aiguilles d’un pendule rouillé
Renverse la vapeur d’une promesse avortée
Chante à corps perdu les psaumes disséqués
Antigone différée aux orgues des Mers déchaînées
Et vous croyez, Hommes de peu de foi qu’il suffit d’un renoncement pour heurter les certitudes
La poésie n’a que faire des retournements imposés
Elle délivre solitaire les mots réservés
La page blanche recueille étonnée les ébauches calcinées
Encre inversée au calame d’une plume voilée
Et vous voudriez que je dorme tranquille
J’irai encore et toujours de l’avant
On ne tue le poète en menace d’internement
Il rit à gorge déployée et s’aventure aux ailes d’albatros
Il est aux fous, aux sages et aux faiseurs de mots des syllabes communes
Juste oser les entendre et ne point les pourfendre
Il est Aux Amours de plumes de beaux lendemains encore
Une plume au chapeau en pirouette de sablier
...

jeudi 10 mai 2012

Dérive vermeille ...


Dérive vermeille au pont brisé 
 Transhumance d’algues déferlantes
 Entends-tu à l’horizon poindre la ligne incarnat ? 
Cicatrice écarlate aux silences trop pleins
 J’irai vierge en ce monde inexploré
 Y recueillerai la sève des solitudes carminées 
Au retour, doucement J’ornerai la proue d’amaryllis destituées
 M’évanouirai aux draps assombris d’une nuit particulière
 Tu te demanderas longtemps encore si j’étais réelle ou songe
 Le souvenir se joue parfois de nos certitudes
 A la paroi des coffres endormis
 J’oserai la caresse rédemptrice
 Les pétales, la nuit révèlent leurs secrets éphémères 
Je distillerai leur parfum à tes cris de folie 
Tu te demanderas toujours s’ils sont vivants ou morts 
Les sens se jouent peut-être de nos habitudes
 Et, passant dans la rue, tu souriras, muet aux ombres fatiguées
 L’Amour seul ose les chemins de traverse 
Encre rougeoyante aux versants des averses 
Mots fragiles aux cœurs des amants dispersés